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  • Photo du rédacteurLaurent Bailly-Barthez

Retour sur deux jours de visite au Salon de l'Immobilier Bas Carbone

« Le concret, c’est de l’abstrait rendu familier par l’usage » (Paul Langevin, physicien)

Beaucoup de monde dans les allées et les stands du SIBCA
Beaucoup de monde dans les allées et les stands du SIBCA

Le SIBCA (Salon de l’Immobilier Bas Carbone) ayant fermé ses portes vendredi, que puis-je retenir et partager avec vous de mes deux jours de visite, entre passages sur les stands, présence sur celui de la Fresque de la Construction et suivi des nombreuses et qualitatives conférences ?


- Le Bas-Carbone : un mouvement irréversible

- Lois et règlementations, ça marche !

- Construire aujourd’hui, mais avec les données de demain

- L’engouement pour la Fresque de la Construction


1 Bas-Carbone, le mouvement irréversible !

Présentation par Baptiste Perrissin  Fabert, Directeur Général ADEME
Présentation par Baptiste Perrissin Fabert, Directeur Général ADEME

Pour une fois qu’on tient une bonne nouvelle, ne boudons pas notre plaisir. OK, je ne suis pas dupe des certificats d’auto-satisfaction ! Mais quelques soient les degrés de prise de conscience et les niveaux d’engagements des uns et des autres, force est de constater que pour les grands acteurs de l’industrie immobilière (promoteurs, investisseurs, grands utilisateurs ou commercialisateurs), le mouvement vers le Bas-Carbone n’est plus une promesse, ni une innovation, mais la nouvelle normalité. Malgré une rentrée placée sous le signe du backlash face à l’urgence climatique (cf. REF du Medef …) il est rassurant de constater que l’acteur de long terme qu’est l’immobilier est désormais pleinement engagé dans les mises en œuvre opérationnelles, du moins dans le neuf. Du coup, l’éléphant dans la pièce qu’est la Rénovation (Rappel : 80% des bâtiments exploités en 2050 existent déjà) n’a jamais été aussi visible que lors des Tables Rondes : c’est bien là qu’il faut désormais chercher la massification, qui n’est à ce jour que balbutiante.




2 Les lois et les règlementations ? Ca marche

Ne nous leurrons pas : c’est grâce à des leviers puissants et imposés de l’extérieur que le mouvement s’accélère vers le Bas-Carbone. Mais ces leviers sont aujourd’hui entérinés : dans le baromètre réalisé par Business Immo, seuls 5% des investisseurs (20% l’an dernier) évoquent les évolutions réglementaires comme moteur de leur engagement, contre 57% pour la prise de conscience de l’urgence climatique.

Baromètre Bas-Carbone Business Immo
Baromètre Bas-Carbone Business Immo

Le premier de ces leviers ? Le Décret Tertiaire, dont l’entrée en application montre pourtant une véritable ambivalence : procédure banale pour les grands acteurs, l’Observatoire de l’Immobilier Durable évalue à 77% les bâtiments non conformes à leurs obligations (j’ai le même ressenti terrain). Beaucoup de boulot à faire dans le marché diffus des petits propriétaires !

A l’échelle urbanistique, la ZAN (Zéro Artificialisation Nette) qui oblige à reconsidérer la notion de ressource foncière est désormais aussi un moteur puissant de changement, intégré par tous les acteurs.

Enfin, (c’est une découverte pour moi) la CSRD est appelée à donner un nouveau coup d’accélérateur. Pour mémoire, cette directive européenne entrant en vigueur le 1er janvier 2024 va contraindre nombre exponentiel de sociétés à harmoniser et préciser leurs performances extra-financières et ESG. Un changement d’échelle qui aura des conséquences majeures sur les stratégies immobilières et, en cascade, sur l’ensemble des chaines de valeur.


3 Prospective : Construire dès aujourd’hui avec les données de demain

Table Ronde : Que reste-il de l'Immobilier à +4C ?
Table Ronde : Que reste-il de l'Immobilier à +4C ?

Outre ces changements règlementaires, nombre d’intervenants ont insisté sur la prise en compte de plus en plus fréquente des stratégies d’adaptation aux données du futur : par exemple, en anticipant les températures de 2040 ou 2050, on sort des projets qui dépassent très largement les exigences de la RE. Un discours volontariste qui interroge néanmoins la tension sous-jacente entre nécessités du long-terme, et contraintes budgétaires court-termistes. C’est dans cette perspective aussi qu’une vraie politique de rénovation doit émerger pour que ces pratiques ne se limitent pas qu'au neuf.


4 L'engouement pour La Fresque de la Construction

Dans un tel contexte, pouvait-on passer à côté de la Fresque de la Construction ? Evidemment non ! Spatialement d’abord car les organisateurs avaient judicieusement positionné notre stand devant les files d’attentes des conférences, au demeurant très suivies. Mais au-delà, nous avons pu mesurer l’enthousiasme pour l’outil, avec de nombreuses demandes d’informations et des contacts pour la déployer : en ces temps d’initiatives dans toutes les dimensions de l’immobilier, un outil qui permet de se remettre en cohérence sur une vision globale et d’embarquer tous les acteurs des écosystèmes n’a jamais fait autant sens.

Sur le stand de La Fresque de la Construction avec Guillaume
Sur le stand de La Fresque de la Construction avec Guillaume

De quoi voir l’avenir de l’immobilier de façon (un peu) plus positive ? En tout cas, rendez-vous est déjà pris pour la prochaine édition pour mesurer les progrès …

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