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VOITURE ELECTRIQUE, STOP … MAIS ENCORE !

Photo du rédacteur: Laurent Bailly-BarthezLaurent Bailly-Barthez

Bien malgré moi, je n’ai jamais autant parlé bagnoles que depuis que je suis passé à l’électrique il y a six mois, alors que cela ne m’intéresse pas plus que ça et que je suis intimement convaincu que, comme l’écrit le chercheur Aurélien Bigo, « l’avenir de la voiture sera assurément électrique, mais la voiture individuelle ne doit pas être l’avenir de notre mobilité. »

Mais vous en avez sans doute déjà fait l’expérience, il suffit de s’engager dans une Transition impactante et visible dans votre vie professionnelle ou personnelle pour que se dressent devant vous une armée de contradicteurs, qui vous projettent en prosélytes contre qui il n’ont rien de plus urgent que de débattre. J’adresse au passage un hug paternel à mon végétarien de fils, souvent confronté à la situation alors que son unique souhait, c’est ne pas manger de viande, pas de vous expliquer comme sauver l’humanité !

Naturellement qu’il faut débattre avec les climatosceptiques et les climato-négationnistes ! Ceux-là n’avaient jamais prêté autant d’attention à la manière dont sont extraites les ressources de production (LE point noir de l’électrique qui objectivement reste une bagnole !) que depuis que la propagande de l’industrie fossile leur a servi cet argument sur un plateau. Les gars, puisque vous voilà lancés, intéressez vous désormais à toute l’industrie extractive qui sous-tend vos usages de la voiture thermique, vous êtes en bonne voie de déconstruction …

Non, ce qui me désole surtout, c’est d’être entrainé à argumenter avec des personnes conscientes, déjà engagées en transition ou en désir sincère, mais qui vilipendent la voiture électrique, accusée tout à la fois de ne pas aller assez loin (logique !) mais aussi, de façon plus surprenante, d’être une fausse solution. Comme si la transition des uns ne pouvait qu’être dénigrée par les autres qui ne veulent ou ne peuvent s’y engager. En général, ce genre de discussion s’enlise dans les propos de comptoir, et c’est bien dommage (surtout quand il n’y a rien à picoler !)


Alors que j’ai juste envie de vous dire qu’on s’en fout !


Peu importe les sujets sur lesquels untel est plus avancé dans sa transition, ceux dans lesquels je suis plus à la traine, l’essentiel est de créer collectivement les conditions d’une acceptation sociale des changements systémiques, et cela passe d’abord par des renoncements multiples plutôt que de ferrailler sur LE sujet qui tient à cœur.

Qui plus est, j’ai la désagréable sensation que ces débats clivants (nucléaire vs EnR étant un exemple plus grave que les chicaneries autour des vroumvroum) sont les peaux de banane jetées sur la route de la transition par ceux qui tirent profit de l’inaction climatique, et que le diviser pour mieux régner a encore de beaux jours devant lui.


Aussi, à propos de la voiture électrique, je me contenterai du modeste conseil d’un utilisateur parti pour faire de la bête efficacité énergétique, et qui a rencontré en chemin des changements d’usages bien plus importants vers plus de sobriété : Faites ce que vous voulez ! Mon expérience me satisfait, mais si ce n’est pas votre sujet du moment et que vous n’êtes pas sûr de vouloir y aller … Approfondissez plutôt un autre thème dans lequel vous vous sentirez plus à l’aise, cela aura plus d’impact si vous allez planter les graines de la transition sur des terreaux fertiles, plutôt que de ratiociner sur la bagnole, électrique ou non.

Et comme un seul conseil aurait fait pingre, je m’en permets un second, plus radical. Si vous n’êtes pas encore prêts à interroger en profondeur vos modes de vie liés à la voiture, notamment à abandonner le fantasme de liberté absolue qu’elle promeut … C’est sans doute dommage (refaites une Fresque du Climat, vous avez raté un truc) mais surtout, oubliez l’électrique pour le moment, ça vous rendrait malheureux, et on a besoin de votre joie de vivre et de votre engagement sur d’autres terrains !



Loin de moi l’idée d’encourager ainsi l’à-quoi-bonisme. Bien au contraire ! Simplement, comme aucune transition prise séparément ne suffira jamais, c’est à chacun et chacune d'entre nous d’évaluer avec son degré de maturité où se trouvent ses bons basculements et si c’est le bon moment de les initier, l’objectif étant que l’addition de tous ces basculements permette d’inverser les rapports de force systémiques !

Et pour ceux qui s’intéressent sincèrement au sujet, ne cherchez pas mieux documenté que cet article de l’excellent Bon Pote, rédigé par Aurélien Bigo, vous ne trouverez pas ...

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